En ce monde de notre oubli,
Ombres nous sommes de nous-mêmes,
Et les gestes réels que nous faisons
Dans l’autre où, âmes, nous vivons,
Sont ici feintes et grimaces.
Tout est nocturne et confus
Dans nos échanges d’ici-bas
Projections, fumée diffuse
Du feu qui brille celé
Au regard qui donne la vie.
Mais l’un ou l’autre, en un éclair
D’attention vive, pourra voir
Dans l’ombre et dans son mouvement
S’ébaucher le dessein outre-monde
Du geste qui soutient sa vie.
Alors il (…)
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Ditados
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Fernando Pessoa – Neste mundo em que esquecemos
28 de junho, por Murilo Cardoso de Castro -
Fernando Pessoa – O poeta é um fingidor...
28 de junho, por Murilo Cardoso de CastroLe poète sait l’art de feindre.
Il feint si complètement
Qu’il en vient à feindre qu’est douleur
La douleur qu’en fait il sent.
Et ceux qui lisent ses écrits
Dans la douleur lue sentent bien
Non les deux qu’il a connues,
Mais celle qu’ils n’éprouvent point.
Et ainsi, en ses engrenages
Tourne, jouet de la raison,
Ce petit train mécanique
Qui de cœur a reçu le nom.
(Trad. Armand Guibert) -
Fernando Pessoa – três ordens de coisas
28 de junho, por Murilo Cardoso de CastroWay of the Serpent.
Há em tudo trez ordens de coisas: ha trez ordens de cousas no Ser, trez ordens de cousas no Universo, trez ordens de cousas no Mundo, e assim por deante. Tudo é triplo, mas o triplo ser de cada cousa consiste em trez graus ou camadas, um baixo, outro medio, outro alto. Tudo que se dá numa camada se reflecte e figura em outra. É este o principio fundamental de toda a sciencia secreta, e assim o representou o Hermes Trismegistos na formula, «o que está em cima é como o (…) -
Fernando Pessoa – Religião
28 de junho, por Murilo Cardoso de CastroChaque religion est un monde à part, mais plus particulièrement lorsqu’elle est essentiellement initiatique. C’est-à-dire qu’une religion composée de mystères, dans la connaissance desquels on s’élève par degrés, est une sorte de nouvelle région par laquelle l’âme se transforme.
C’est éminemment vrai de la FM (Franc-maçonnerie) qui est la seule religion moderne de type purement initiatique. Chez d’autres, les degrés sont des états d’émotion ; il y a des états de compréhension, et ils le (…) -
Fernando Pessoa – caminhos do simbolismo
28 de junho, por Murilo Cardoso de CastroLes chemins du symbolisme, surtout une fois que vous entrez dans la voie mystique ou interprétative, sont pleins d’illusions, de rêveries et de fraudes. Le profane chez eux ne sait sur quoi se baser sur ce qu’il lit chez les auteurs de la spécialité, tant et si bien, dans les oeuvres de la quasi-totalité d’entre eux, le bon sens, le fantasme délirant et le conscient et semi-conscient fraude sont mixtes. Et cela s’étend aux personnalités mêmes des anciens et modernes métis et époptes. Il est (…)
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Fernando Pessoa – Bandarra
28 de junho, por Murilo Cardoso de CastroLe nom de Bandarra, qui est en fait l’appellation du cordonnier prophète, en est venu à désigner, au sein de l’Ordre du Christ, l’un quelconque des Frères qui assumaient la même lumière, ou, au sens figuré, le même degré. Ainsi la plupart des prophéties, ou trésors, dites à propos de Bandarra n’ont rien à voir avec la personne humaine du cordonnier de Trancoso. Surtout, il y a ce qu’on appelle le Tiers Corps, l’œuvre prophétique la plus complète (au sens artistique ou intellectuel, pour (…)
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Fernando Pessoa – o conteúdo dos mistérios
28 de junho, por Murilo Cardoso de CastroAprès tout, le contenu des mystères est résumé dans des enseignements, sur trois ordres de choses, dont on a toujours considéré qu’ils ne devaient pas être révélés à la généralité des hommes. On a toujours pensé que ces enseignements donnés par les religions devaient être adaptés à l’esprit de ceux qui les reçoivent, et comme beaucoup d’entre eux — telle est l’opinion des initiés — sont d’une nature telle que le peuple en général ne comprendrait pas eux, et que par conséquent, comprenant (…)
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Fernando Pessoa – A Ordem do Cristo
28 de junho, por Murilo Cardoso de CastroL’Ordre du Christ n’a pas de diplômes, de temple, de rite, d’insigne ou de laissez-passer. Il n’a pas besoin de se rencontrer, et ses chevaliers, pour les appeler ainsi, se connaissent sans se connaître, ils se parlent sans ce qu’on appelle proprement le langage. Quand on est son écuyer, on n’y est pas encore ; quand vous êtes son maître, vous ne lui appartenez plus. Dans ces paroles obscures, il en est assez dit pour qui veut ou sait comprendre ce qu’est l’Ordre du Christ — le plus sublime (…)
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Fernando Pessoa – O sino da minha aldeia
28 de junho, por Murilo Cardoso de CastroLe cloche de mon village,
plaintive dans le soir calme,
il n’est un de tes battements
qui dans mon âme ne résonne.
Il est si lent, ton rythme,
triste ainsi que celui de la vie,
que le premier coup a déjà
l’accent d’une redite.
D’aussi près que tu résonnes,
quand je passe, éternel errant,
tu m’es un songe quasiment,
en mon âme tu retentis lointaine.
A chaque coup que tu égrènes,
vibrant dans le ciel sans frontières,
je sens plus lointain le passé,
je sens la nostalgie plus (…) -
Fernando Pessoa – Todo o homem que tenha que talhar para si um caminho...
28 de junho, por Murilo Cardoso de CastroTout homme qui doit se frayer un chemin vers les hauteurs rencontrera des obstacles incompréhensibles et constants. S’ils n’étaient que des obstacles franchis et stimulés, par le danger ou par une résistance directe, ce serait bien, et les obstacles eux-mêmes seraient la trompette du progrès. Mais il en trouvera d’autres — les obstacles insignifiants qui vexent et courbent, les obstacles mous qui engourdissent et vicient, les obstacles tendres qui lui feront, comme Orphée, tourner l’erreur (…)