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ALAIN DANIÉLOU

LA THÉORIE MÉTAPHYSIQUE DU VERBE ET SON APPLICATION DANS LE LANGAGE ET LA MUSIQUE

Approches de l’Inde. Tradition & Incidences

vendredi 21 décembre 2007

Extrait de Approches de l’Inde. Tradition & Incidences. Dir. Jacques Masui Masui Masui, Jacques . Cahiers du Sud, 1949

 LES ORIGINES DES ÉCRITURES

« Les sages ayant suivi la trace du Verbe au travers des actes rituels découvrirent sa demeure dans le cœur des prophètes. » (Rig-Védà, X, 71, 3.)

« Personne ne peut découvrir des Écritures qui n’ont pas été composées par quelqu’un. Mais lorsque toutes les Écritures seront détruites, leur principe demeurera, et c’est ce principe qui est appelé le Triple (Védà). Lorsque toutes les doctrines auront disparu et qu’il ne restera personne pour les expliquer, l’univers continuera de suivre la Loi (Dharmà) définie par la Tradition Primordiale (Shruti) et les révélations des prophètes (Smritis). » (Vakyà Padïyà, 134, 135).

« Il n’est pas besoin d’Écritures pour connaître les choses qui sont évidentes. C’est la Loi universelle (Dharmà) qui est la source de la connaissance et cette loi est renfermée dans la Connaissance traditionnelle. » (Vdkyâ Padïyâ, 136.)

Le mot Rishi (Voyant) s’applique au Védà lui-même et à ceux qui en ont la vision !

« Le mot « Voyant » (Rishi) se rapporte soit au Védà, soit à des (sages) tels que Vashishthâ, soit aux rayons de la Lumière » (Medini).

« Les prophètes des premiers âges, les Rishis qui « voyaient » toutes choses pouvaient apercevoir cette masse (rashï) éternelle (nityâ) de la Connaissance, du Védà dans son état naturel (prâkrità Védà). Et parce qu’ils possédaient la connaissance subtile (vidyâ) des sons (svarâs) et des rythmes (chhandàs) qui existent dans ce Védâ naturel, ils ont pu transposer en termes de mots la Connaissance, composer le Védà. Les divisions qui existaient dans l’un se retrouvèrent dans l’autre. C’est pourquoi les formules rythmiques, telles qu’elles apparaissent dans le Védà. écrit sont l’image (pratikriti) exacte des rythmes du Védà éternel. Mais il est difficile de ne pas défigurer leur forme dans la relation (târatamyâ) des consonnes (varnàs), des voyelles (svarâs), des syllabes longues ou brèves (mâtrâs). Si les mantrâs sont prononcés avec une précision suffisante, il est possible à l’aide de ces formules faites de sons articulés (shabdà-âtmaka) d’atteindre (sangrahanà) le principe même de la connaissance, le Védâ naturel.

Prakriti, l’Énergie primordiale, à l’aide de (ces lois fondamentales qui sont le) Védà, procrée l’Univers. Nous pouvons imiter ce procédé. Le nom de cet (art de la création) est la « Science du rituel » (Yajiià-vidyà) qui n’est autre que la Science des Principes (Brahmà Vidyâ).

« Tout ce qui existe est issu de la Science des Principes. » (Motilal Sharmâ Gaud, Vedâ kâ svarûpâ vichâra, Kalyânà, Vedântânkâ.)