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La Bible restituée
Carlo Suarès : HA-QABALA
Carlo Suarès
mercredi 24 novembre 2010
Extraits de Carlo Suarès, La Bible restituée
Vint ensuite une période historique semblable à beaucoup d’autres. L’hellénisme influença une partie du peuple. Comme dans toutes les périodes heureuses, certains Juifs s’assimilèrent, d’autres s’en tinrent à la lettre des prescriptions rituelles et la Qâbala redevint invisible.
Cela ne dura que jusqu’aux brutales interventions des rois de Syrie et l’histoire devint celle de combats (on se souvient encore de Juda Macchabée). Jérusalem fut prise et reprise, les révoltes se succédèrent jusqu’à la conquête de la Judée par les Romains.
L’histoire ici est davantage connue. Nous arrivons à la destruction de Jérusalem par Titus en 70 et, les révoltes des Juifs ne cessant pas, s’intensifiant au contraire, à l’anéantissement final par Hadrien (en l’année 135), de tout ce que fut Jérusalem, bref, à la Dispersion.
Du Ier au IIIe siècle ce fut une période extraordinaire qui mit la confusion dans les esprits.
D’une part nous voyons se constituer un judaïsme hellénistique, d’autre part nous assistons à l’origine d’un rabbinisme talmudique.
Mais le courant le plus important et le moins reconnu est antisacerdotal. C’est un courant souterrain, profond. Il sait que le parti du Temple a faussé le message universel d’Israël.
L’auteur de l’Apocalypse de Baruk [3] ordonne aux prêtres de jeter la clé du sanctuaire au ciel en demandant à YHWH de garder lui-même sa maison puisqu’ils n’ont pas pu le faire.
La période apocalyptique ne dure pas longtemps. Les uns se réfugient dans l’espérance : « le Temple sera un jour reconstruit ». La Synagogue s’installe sur les débris de prescriptions rituelles et ne pense qu’à durer. La Qâbala devient secrète, occulte. Ce germe de vie se replie dans la clandestinité, demeure invisible au fond de sa coquille.
Le front de surface est alors assumé par les Tannaïm, (les enseignants). Ce sont les dépositaires de la Torah, de la Loi, des prescriptions rituelles. Ils ne font pas de prosélytisme, leur action n’est pas en dehors d’Israël, ils ont un but : reconstituer une entité Israël sans Etat et sans Jérusalem.
Leur action s’appuie d’une part sur la Loi (dont les commentaires feront partie du Talmud et précisément de ce qu’on appelle la Mischna) et d’autre part sur une vie d’abnégation inouïe allant jusqu’à la sainteté et au martyre. Il suffit ici de citer les noms de Rabbi Méir et d’Akîba.
Bien sûr, ces hommes merveilleux ne possèdent qu’une Qâbala rituelle et symbolique. Ils sont dans le mythe mosaïque tel que l’interprète l’exotérisme. Les auteurs et les héros du Talmud croient au péché, à la chute d’Adam, à une divinité qu’ils ne peuvent s’empêcher d’anthropomorphiser. Le code secret leur est fermé. Mais il est dans leur rôle, dans leur charité, dans leur intense action non violente qu’il en soit ainsi.
C’est contre ces doux docteurs de la Loi que les Evangiles virent se briser les tentatives de s’affranchir de l’hébraïsme.
Ces docteurs furent si robustes que les premiers Chrétiens furent contraints de se prévaloir du mythe d’Abraham et de trouver en lui la source de leur croyance.
Leur sentiment était à l’opposé du désir syncrétisant de notre époque. S’ils se prévalaient d’Abraham c’était dans l’espoir naïf de se substituer au peuple qui avait conclu un pacte indissoluble avec YHWH.
La Qâbala sait fort bien que YHWH n’est pas une divinité mais une immanence contenue virtuellement en nous, que nous pouvons faire mourir ou naître. Elle peut naître lorsque les deux vies dont sont faites toutes les vies - contenant et contenu - se fécondent en nous mutuellement. Yod : existence, Hé : une vie, Waw : fécondation, Hé : une vie : Yod-Hé-Waw-Hé : YHWH.
Historiquement, ces deux vies d’Israël surgirent en symbiose lorsque s’écroulèrent les fausses vies, matérielles et matérialisantes, du temple et de Jérusalem : la Qâbala se soumit rigoureusement à la Loi et la Loi respecta et honora la Qâbala.
Ce fut la vérité de cette époque-là, une nécessité biologique du Mystère d’Israël. Et les quelques trois siècles qui suivirent furent les plus intenses de la vie d’Israël parce que tout avait été détruit. Au IIe siècle, le grand initiateur de la Qâbala fut Siméon-bar-Yohaï.
Contre les monuments du Talmud et des cabalistes les polémiques des premiers Chrétiens ne purent rien.
Ils disaient, en se trompant lourdement, que la foi d’Abraham était plus importante que la circoncision, qu’Abraham est « le père des Nations », que les Patriarches n’obéissaient évidemment pas aux lois de Moïse, et que, conditionnés par ces lois, les Juifs n’étaient qu’une branche latérale de l’arbre humain.
Interprétant à leur façon un thème important des Livres de la Genèse (que j’expliquerai plus loin), des Chrétiens se proclamaient les « aînés » du fait qu’ils étaient venus « après ». Mais ils n’auraient eu une apparence de raison que s’ils avaient été plus mûrs sur le plan ontologique ; en fait, ils l’étaient moins.
Du côté juif d’autres courants trouvaient, à s’exprimer. Certains pensaient que la Loi de Moïse était monolithique, qu’elle prescrivait sévèrement de lui obéir dans sa totalité, que, le Temple étant détruit, cette Loi ne pouvait être en vigueur, que c’était commettre un péché que de l’interpréter selon les possibilités restreintes du moment.
D’autres pensaient qu’il était bon de la transformer au gré des circonstances, afin de la tenir en mémoire.
A Alexandrie se manifestait une forte tendance assez semblable à nos synagogues « réformées ».
D’autres Juifs se disaient d’autant plus juifs qu’ils étaient disciples de Jésus car en ce Rabbi Yhschwh ils voyaient l’incarnation de l’essence du judaïsme qui est vie-mort et résurrection.
Il nous est impossible de savoir ce que fut le bouillonnement d’idées qui marqua la période allant du IIIe siècle avant notre ère au VIIe siècle de notre ère. Alexandrie en était le centre. On sait que toute la documentation de ces siècles-là y était accumulée et que cette prodigieuse bibliothèque fut incendiée au moins trois fois.
On attribue à un des Ptolémées la tentative de lancer un dieu syncrétisant alexandrin, Sérapis, qui ne put faire revivre la religion égyptienne et à un autre Ptolémée la traduction, de la Torah en grec, connue sous le nom de version des Septante.
Aquila, disciple d’Akîba, à l’époque de l’empereur Hadrien, traduisit, lui aussi, le texte hébraïque en grec. Un certain Symmaque, à la fin du VIIIe siècle le traduisit à son tour et son texte fut adopté par une secte judéo-chrétienne, dite les Symmaquiens.
Il y eut donc la version officielle de la Grande Eglise : celle des Septante ; la version d’Aquila adoptée par les Juifs de la Diaspora ; et celle de Symmaque. Plus tard, la version des Septante fut acceptée par les synagogues de la Diaspora, qui dédaignèrent le prosélyte Aquila. Les versions grecques furent nombreuses. N’oublions pas Origène qui passa des années à les confronter et mentionnons en passant saint Jérôme qui apprit l’hébreu pour une traduction en latin.
On voit que la rage de traduire ce texte n’est pas le privilège des Juifs et des Chrétiens de notre époque et que les synagogues, dès le IIe siècle, ont cherché à entrer dans le monde (plutôt qu’à se retirer dans le Talmud) en adoptant des langues étrangères pour la liturgie.
D’autres Juifs racontaient pourtant que la version des Septante avait été un deuil pour certains rabbins. Ils s’étaient versé de la cendre sur la tête, ils avaient déchiré leurs vêtements, ils avaient pleuré et gémi en criant qu’un tel sacrilège était pire que le veau d’or, que mieux eût valu ne pas être né, plutôt que de voir la Torah traduite.
Sans aller jusqu’à ces manifestations de désespoir, on peut leur donner raison. La destruction du Temple vivifia et intensifia ce courant.
Le vrai disciple d’Akîba ne fut pas Aquila, le prosélyte traducteur. Akîba fut à l’origine des deux courants parallèles, grâce auxquels le Livre est encore vivant. En effet, Akîba eut deux disciples : Rabbi Méir, le maître du Talmud et le miraculeux Rabbi Siméon-bar-Yohaï, « la lampe sainte d’Israël », auquel on attribue l’origine du Zohar que rédigea Moïse de Léon en Espagne au XIIIe siècle (selon des opinions autorisées).
Cette note de doute est nécessaire en ce qui concerne les écrits cabalistiques qui ont survécu. Il suffit, pour justifier toutes les incertitudes, de noter que le petit livre cabalistique connu sous le nom de Sepher Yetsira, est situé par les érudits comme étant d’une période antérieure à l’Islam, quelque part entre le VIe siècle avant notre ère et le VIe siècle de notre ère. Un tel flottement réduit à néant les recherches scientifiques en ce qui concerne les origines de la connaissance hébraïque.
Ce Sepher Yetsira est un ouvrage très court qui émerge des forêts touffues du Talmud et du Zohar et se présente comme l’essence de la Qâbala. On ne connaît pas son auteur. C’est une curieuse science de l’énergie cosmique exprimée en un code chiffré invitant à de profondes méditations. Mais le lecteur du texte traduit aurait de grandes difficultés à pénétrer le sens de phrases telles que : Selon trente-deux mystérieux sentiers de Sagesse, Yah Seigneur des Armées, Dieu-vivant ... a gravé et créé son monde par trois Sepharim ... dix Sephiroth Belima et vingt-deux lettres de fondement, etc [4].
Les lettres de l’alphabet sont depuis toujours, à toutes les époques, dans tous les écrits traditionnels, le fondement de la Révélation hébraïque.
Affirmer que « Dieu a créé le monde » au moyen de ces lettres est une absurdité dans son sens littéral. Exprimer ce fait autrement, dire que chacun de ces idéogrammes exprime un des aspects de l’énergie cosmique et que le texte biblique, dans ses pseudo-récits, décrit le jeu de ces énergies dans l’univers et dans l’homme, dégager l’esprit des imaginations mystiques, et voilà que la lecture du texte, ainsi explicitée, peut même - en désarticulant le continuum de notre pensée temporelle - contribuer à projeter ces énergies en nous.
Depuis toujours le principe rabbinique est que rien, dans le texte biblique, n’est dû au hasard, que chaque lettre, chaque répétition, chaque apparente erreur grammaticale a un sens précis. Les vrais cabalistes, ceux dont la connaissance précède l’étude, qu’ils soient du IIe ou du XXe siècle, passent à travers les signes et sont en présence des énergies qui sont désignées. Il est évident que, selon les époques, selon l’état des connaissances des époques, selon, aussi, les dispositions de chacun, les expressions de cette Connaissance varient.
Or notre temps nous interdit des stations prolongées dans les étapes passées des connaissances. Il ne serait pas bon de nous approfondir dans les interprétations des lettres hébraïques, fussent-elles celles de Siméon-bar-Yohaï, celles de Moïse de Léon, celles d’Abraham Aboulafia, celles de la Kabbala denudata de Knorr de Rosen-roth, ou d’autres plus récentes.
A trop les étudier on passerait sa vie à chercher la vérité par le mauvais bout d’une lunette. L’important est de savoir de source directe - et ce savoir est Qâbala - que la clé de cette Révélation-là est incluse dans le Aleph-Beith. C’est là, avec l’intelligence et le savoir de notre temps, qu’on la trouve, si l’on sait, au préalable, situer son état de conscience dans la réalité contemporaine.
Cette Révélation est intemporelle et vraie pour tous les Temps. On ne peut donc prendre contact avec elle que dans le présent. Aucune pensée pervertie par des interprétations du passé, fussent-elles celles d’Abraham, de Moïse ou de Jésus, ne peut la rencontrer.
La situation de l’homme historique au XXe siècle dans ses rapports avec la Bible est très différente de celle des esprits au IIe siècle.
En ce temps-là, les premiers Chrétiens cherchaient à se dissocier des Juifs, privés de leur Eglise : la destruction du Temple, pensaient-ils, était une punition, une nouvelle Eglise allait remplacer l’ancienne.
J’ai noté plus haut quelques éléments de leur argumentation. Celle-ci devint de plus en plus acerbe jusqu’à dégénérer en une littérature purement antisémite, d’origine théologique. Les Juifs deviennent haïssables « parce qu’ils ont tué le Christ », l’exégèse chrétienne sombre dans les étonnantes invectives de Jean Chrysostome.
Et, selon le processus de YHWH, ces violentes attaques confèrent au germe de la Révélation hébraïque un regain d’énergie.
Les Chrétiens invoquent-ils Abraham ? La Qâbala se déclare antérieure à lui.
Le mosaïsme n’est-il qu’une branche latérale de l’évolution ? Au contraire, il est la coque protectrice et vivante de la Révélation.
La foi sauve-t-elle ? Pas du tout, seul le pacte de l’alliance permet à YHWH de vivre.
Les prescriptions rituelles sont-elles un châtiment ? Au contraire, elles traduisent l’amour de YHWH pour son peuple.
Le Christianisme est-il le vrai Israël ? Mais quand, en quelles circonstances, a-t-il combattu Dieu, l’a-t-il vaincu, a-t-il mérité ce nom conféré par Dieu à son vainqueur Jacob ?
Le mythe hébraïque est l’antithèse de la légende d’Antée, fils de Neptune et de la Terre, qui reprend ses forces au contact de sa mère.
Et contrairement à Hercule, qui lutte contre lui et le tue, Israël a la mission de se laisser indéfiniment tuer par ce monstre pour que ce monstre naisse à l’humain. C’est le sens de ce pacte avec YHWH.
La situation historique est, on le voit, presque en tous points différente au XXe siècle de celle qui, à partir du IIe siècle jusqu’au Moyen Age, vivifia la Qâbala.
Celle-ci essaima partout, vers l’Orient depuis l’Egypte, l’Asie Mineure, l’Arabie, la Perse, jusqu’en Inde.
On la trouve dans le Qôr’ân et il est établi que le Prophète Mohâmmed en avait été instruit. Elle accompagna et féconda l’épopée arabe, trouva des milieux propices en Espagne, dans le Midi de la France et remonta jusqu’en Angleterre.
La fin du XIVe siècle marqua le début d’une ère tragique. Les Juifs, persécutés, expulsés d’Espagne, trouvèrent asile où ils le purent.
Ce fut, pour la Qâbala, une nouvelle période de grande confusion et de déclin dans toute l’Europe. Bien qu’accueillie avec intérêt par les esprits les plus libres parmi les philosophes, les alchimistes, les mystiques, elle finit par devenir une sorte d’occultisme symbolique, caricatural, et, l’antisémitisme aidant, elle mourut d’une mort ignoble dans de mauvais romans modernes.
Mais elle n’était pas morte partout. Par un curieux retour de l’histoire elle avait réapparu en Egypte le jour où Isaac Loria, au Caire, avait découvert le Zohar.
L’Ecole de Safed, qu’il illustra de son nom, rétablit le lien interrompu entre l’observance des rites et la Schekina qui est l’exil de YHWH sur terre. Cette Ecole dégénéra par la suite en un ascétisme excessif, contraire à la vraie connaissance de la Qâbala.
En vérité, l’état de symbiose entre la Connaissance et la Loi mosaïque était à sa fin.
Le coup de grâce lui fut asséné par les érudits juifs du XIXe siècle rattachés à l’école rationaliste d’origine judéo-allemande. Cette école est, encore aujourd’hui, appuyée par le Sionisme qu’elle a engendré et les synagogues, la voix officielle du judaïsme international.
Selon cette façon de penser, la tradition cabalistique dans sa totalité est une divagation mystique qui a empoisonné Israël. Ce rationalisme est en grande partie responsable de la déchéance de YHWH, réduit à être un avatar de Zeus et de Jupiter, assis dans un ciel commun à quelques religions.
En vérité cette déchéance est celle de la pensée rationaliste, fossilisée dans ses propres limites. La glose des cabalistes n’est plus qu’un sujet d’étude réservé aux érudits et aux amateurs de curiosités dites occultes. Elle ne pénètre plus les consciences.
Les synagogues veulent l’ignorer. Elles lisent et commentent une loi archaïque et la Connaissance demeure d’autant plus secrète que des amateurs, ayant appris les tours d’adresse auxquels, hélas, peuvent se prêter les nombres correspondant aux lettres de l’alphabet hébraïque, amusent le public avec ces divertissements présentés sous le nom de Qâbala.
Les rabbins sont d’excellents archivistes mais je pense que, pour la plupart, ils ignorent les rapports étroits qui existent entre le rabbinisme ésotérique (dont les interprétations s’éloignent parfois considérablement de la lecture courante du texte biblique) et ce texte dans sa réalité, laquelle est l’essence même de la Qâbala.
Les tentatives de Qâbala chrétienne qui ont eu lieu à diverses époques se sont révélées artificielles. Elles répondaient beaucoup plus au désir latent et souvent inavoué, de se rattacher à l’hébraïsme, qu’à une pénétration authentique.
Quant à la nouvelle implantation en Canaân, elle s’explique du fait de l’effroyable massacre perpétré par le chef des Huns et son armée. Du point de vue humain elle répond au désir de survivre et au sempiternel regret, tel qu’il fut présenté à Samuel : « nous voulons être comme les autres nations ».
Pour ceux qui « épousent la terre », pourquoi YHWH ne dirait-il pas, à la façon dont il dit à Jonas en épargnant Ninive : « N’aurais-je pas pitié de Ninive la grande ville, dans laquelle se trouvent plus de cent vingt mille hommes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et un grand nombre d’animaux ? »
Ainsi donc la Qâbala, aujourd’hui, ne peut renaître ni dans les synagogues ni dans l’Etat qui se fait appeler Israël. Elle est ignorée d’eux et elle les ignore. Elle n’a aucune raison, en outre, d’obéir aux quelques rares prescriptions mosaïques qui peuvent encore se survivre et que chacun, d’ailleurs, interprète à sa façon. Elle doit s’offrir libre à des esprits libres. Elle n’est plus mystérieuse et occulte mais au contraire intelligible et étrangement intelligente. Elle est la source des civilisations qui ont gravité autour de la Méditerranée et qui, aujourd’hui, se répandent et agissent sur la planète. Elle pose le problème religieux tel qu’il doit être posé à une époque où, plus notre horizon s’élargit, plus le mystère se rapproche de nous.
Pour les consciences qui n’ont plus d’horizon et qui sont devenues de ce fait le mystère lui-même, total et présent en acte, elle est le soliloque intemporel-temporel du UN.
Cette révélation est constatation.


[3] Cité par Marcel Simon (Verus Israël).
[4] Voir l’excellent petit livre de M. Guy Casaril, Rabbi Siméon bar Yohaï et la Cabbale.