Litteratura

Accueil > Shruti - Smriti > Gaboriau : A la recherche du « Point de départ »

L’entrée en métaphysique

Gaboriau : A la recherche du « Point de départ »

Florent Gaboriau

dimanche 20 décembre 2009

L’entrée en métaphysique, Florent Gaboriau Gaboriau Florent Gaboriau (1921-2002) .

A la recherche du « Point de départ » (le « Cogito » cartésien)

 Le point de départ est-il un fait ?

Un fait primitif grâce auquel tout le reste deviendrait clair, et qu’il faudrait donc, pour commencer, découvrir ?

C’était l’opinion de Maine de Biran : « il ne saurait y avoir à l’origine d’une science plusieurs faits du même ordre » (cf. Delbos, Maine de Biran et son œuvre philosophique, Vrin, 1931, p. 210). De même Schopenhauer, et Nietzsche, qui considère la Volonté de puissance comme « le fait ultime jusqu’où nous puissions descendre ». Fichte enfin : car l’existence d’une pluralité de principes ou de faits primitifs compromettrait définitivement la valeur de la philosophie et l’unité de la connaissance. Mais qu’est-ce qu’un fait ?

Pour Fichte, le fait, c’est ce qui n’a besoin d’aucun raisonnement pour être tenu vrai : « une proposition de cette nature ne peut être que l’expression d’un fait » (Xavier Léon, Fichte et son temps, A. Colin, 1922, t. I, p. 221.)

Pour Maine de Biran, le fait est ce que nous éprouvons à l’intérieur ou à l’extérieur de nous-mêmes ; il « enveloppe nécessairement le rapport d’un sujet qui perçoit et d’un objet qui est perçu » (Delbos, op. cit., p. 209). Voici donc la question livrée à de nouvelles vicissitudes.